Pourquoi les vidéos LinkedIn de votre PDG font un flop (et comment les sauver)

Chaque matin, le même rituel se répète dans les fils d'actualité LinkedIn. Des dirigeants, PDG et entrepreneurs publient leurs vidéos avec l'espoir de créer cette connexion authentique tant recherchée avec leur audience. Pourtant, sous ces publications soigneusement préparées, le silence est assourdissant. Quelques likes polis de collaborateurs, un ou deux commentaires génériques, puis plus rien. La vidéo sombre dans les limbes de l'algorithme, emportant avec elle les espoirs de personal branding et les heures de préparation. Comment expliquer ce paradoxe cruel où ceux qui dirigent des entreprises prospères échouent si souvent à diriger l'attention sur les réseaux sociaux ? La réponse ne réside pas dans un manque de contenu intéressant – ces dirigeants ont des histoires fascinantes à raconter. Elle se cache dans une incompréhension fondamentale de ce qui fait vibrer une audience sur LinkedIn en 2025.
1. Le syndrome du prompteur : quand l'authenticité meurt sous la perfection
La première erreur, et sans doute la plus fatale, transforme des leaders charismatiques en automates corporate. Combien de vidéos LinkedIn commencent par un regard fixe, des yeux qui lisent manifestement un texte hors champ, une voix monocorde qui récite plus qu'elle ne raconte ? Le prompteur, cet outil supposé aider, devient le fossoyeur de l'authenticité.
LinkedIn n'est pas une salle de conférence virtuelle où l'on délivre des discours préparés. C'est un espace de conversation, d'échange, de connexion humaine. Quand un PDG lit son texte, il envoie inconsciemment ce message : "Je n'ai pas assez confiance en mes idées pour les exprimer naturellement." Or, la confiance est contagieuse. Son absence l'est tout autant.
L'authenticité sur LinkedIn ne signifie pas l'improvisation totale. Elle réside dans cette capacité à parler de son entreprise, de sa vision, de ses défis, comme on le ferait lors d'un déjeuner avec un pair. Les hésitations, les reformulations, les moments où l'on cherche le mot juste – ces "imperfections" sont en réalité des marqueurs d'humanité qui créent la connexion.
Regardez les vidéos qui performent vraiment sur LinkedIn. Leurs auteurs parlent avec passion, regardent la caméra comme ils regarderaient un interlocuteur, laissent transparaître leurs émotions. Ils ne récitent pas, ils partagent. Cette différence subtile fait toute la différence.
2. Le piège du jargon : parler corporate à une audience qui cherche l'humain
"Synergie", "optimisation", "leverage", "disruptif"... Le dictionnaire corporate a envahi LinkedIn au point de créer une langue parallèle que plus personne ne comprend vraiment. Quand un dirigeant enchaîne les termes techniques et les concepts abstraits, il creuse un fossé avec son audience plutôt que de construire un pont.
Cette tendance au jargon révèle souvent une peur plus profonde : celle de se montrer vulnérable, accessible, humain. Derrière le vocabulaire sophistiqué se cache parfois l'inquiétude de ne pas paraître assez "CEO". Pourtant, les leaders les plus suivis et les plus influents sur LinkedIn sont précisément ceux qui osent la simplicité.
Prenons un exemple concret. Plutôt que de dire "Nous leverageons nos synergies cross-fonctionnelles pour optimiser la customer journey", pourquoi ne pas simplement partager : "Nos équipes travaillent main dans la main pour que chaque client vive une expérience exceptionnelle" ? Le message est le même, mais l'impact émotionnel est radicalement différent.
Le langage simple n'est pas un signe de faiblesse intellectuelle. C'est au contraire la marque des vrais leaders : ceux qui peuvent expliquer des concepts complexes avec des mots que tout le monde comprend. Sur LinkedIn, la clarté l'emporte toujours sur la sophistication.
3. L'obsession du polish : ces vidéos trop parfaites qui sonnent faux
Dans leur quête de professionnalisme, nombreux sont les dirigeants qui transforment leurs vidéos LinkedIn en mini-productions hollywoodiennes. Studio professionnel, éclairage digne d'un plateau télé, montage millimétré... Le résultat ? Des vidéos si polies qu'elles en deviennent distantes, presque intimidantes.
LinkedIn n'est pas YouTube. L'audience n'y cherche pas la perfection technique mais la connexion humaine. Une vidéo tournée dans votre bureau avec la lumière naturelle, où l'on entend parfois le bruit de la vie de l'entreprise en arrière-plan, créera plus d'engagement qu'une production aseptisée.
Cette obsession du polish révèle une incompréhension de ce qui fait la force de LinkedIn : sa capacité à humaniser le monde professionnel. Quand tout est trop parfait, trop contrôlé, l'audience sent intuitivement que quelque chose sonne faux. Elle cherche les failles, les signes d'humanité, et n'en trouvant pas, elle passe son chemin.
Les vidéos qui créent vraiment de l'engagement sont souvent celles qui assument leur imperfection. Un dirigeant qui tourne sa vidéo en sortant d'une réunion importante, encore habité par l'énergie du moment, touchera plus qu'un discours parfaitement calibré. L'émotion authentique transcende toujours la perfection technique.
4. Le monologue narcissique : oublier que LinkedIn est une conversation
"Notre entreprise", "nos succès", "notre vision", "nos innovations"... Trop de vidéos de dirigeants ressemblent à des monologues autocentrés où l'entreprise se contemple dans le miroir de ses propres accomplissements. Cette approche narcissique oublie la règle d'or de LinkedIn : c'est un réseau social, pas un panneau publicitaire.
L'audience LinkedIn ne suit pas des dirigeants pour entendre des communiqués de presse déguisés en vidéos personnelles. Elle cherche des insights, des apprentissages, des histoires qui résonnent avec ses propres défis. Quand un PDG ne parle que de ses succès sans jamais évoquer les difficultés surmontées, les leçons apprises, les moments de doute, il rate l'opportunité de créer une vraie connexion.
Les vidéos qui génèrent de l'engagement sont celles qui apportent de la valeur à l'audience. Un dirigeant qui partage comment son entreprise a surmonté une crise, les erreurs commises et les leçons tirées, créera infiniment plus d'impact qu'une énième célébration de chiffre d'affaires record.
Cette approche conversationnelle transforme la vidéo de monologue en dialogue. Elle invite aux commentaires, aux questions, aux échanges. Elle reconnaît que sur LinkedIn, le vrai pouvoir ne réside pas dans la diffusion unidirectionnelle d'information mais dans la création de conversations significatives.
5. La durée fatale : ces vidéos interminables que personne ne finit
Sur LinkedIn, chaque seconde compte. Pourtant, nombreux sont les dirigeants qui, habitués aux présentations longues et détaillées, produisent des vidéos de 5, 8, voire 10 minutes. Dans un monde où l'attention est la ressource la plus rare, c'est un luxe que peu peuvent se permettre.
L'algorithme LinkedIn favorise les vidéos qui maintiennent l'attention jusqu'au bout. Une vidéo de 10 minutes regardée à 20% performera moins bien qu'une vidéo de 90 secondes regardée intégralement. Cette réalité mathématique devrait guider chaque décision de production.
Mais au-delà de l'algorithme, c'est une question de respect pour son audience. Les professionnels qui scrollent LinkedIn entre deux réunions n'ont pas 10 minutes à consacrer à chaque vidéo. Ils cherchent des insights rapides, des inspirations instantanées, des idées qu'ils peuvent absorber et appliquer immédiatement.
La concision est un art difficile. Elle demande de distiller son message à son essence, d'éliminer le superflu, de choisir chaque mot. Mais c'est précisément cette discipline qui transforme une vidéo ordinaire en contenu mémorable. Sur LinkedIn, moins est vraiment plus.
6. L'absence d'histoire : des faits sans émotion
Les dirigeants adorent les chiffres, les graphiques, les données. Leur vidéos LinkedIn en sont souvent remplies : croissance de X%, acquisition de Y clients, ouverture de Z bureaux. Ces informations factuelles sont importantes, mais présentées seules, elles sont aussi excitantes qu'un rapport annuel.
L'être humain est câblé pour les histoires, pas pour les statistiques. Derrière chaque chiffre se cache une aventure humaine, un défi surmonté, une émotion vécue. C'est cette dimension narrative que les dirigeants oublient trop souvent dans leurs vidéos.
Plutôt que d'annoncer froidement une croissance de 50%, pourquoi ne pas raconter ce moment où l'équipe a douté, où tout semblait perdu, puis comment une idée folle a tout changé ? Au lieu de lister les nouvelles fonctionnalités d'un produit, pourquoi ne pas partager l'histoire de ce client dont la vie a été transformée ?
Les meilleures vidéos LinkedIn sont celles qui utilisent la structure narrative classique : un personnage (le dirigeant, l'équipe, un client), un défi, des obstacles, une transformation. Cette structure millénaire résonne dans notre ADN. Elle transforme l'information en émotion, le fait en expérience partagée.
7. Le call-to-action maladroit : transformer l'inspiration en sollicitation
Après avoir partagé une vision inspirante ou une histoire touchante, trop de dirigeants sabotent leur vidéo avec un call-to-action commercial maladroit. "Contactez-nous pour vos besoins en...", "Visitez notre site pour...", "N'hésitez pas à nous solliciter pour...". L'inspiration se transforme soudain en prospection, la connexion en transaction.
LinkedIn fonctionne sur la logique du don avant la demande. L'audience suit des dirigeants qui apportent de la valeur, qui inspirent, qui font réfléchir. Quand cette valeur est systématiquement suivie d'une sollicitation commerciale, la relation de confiance s'érode.
Les call-to-action efficaces sur LinkedIn sont subtils, orientés vers l'engagement plutôt que la vente. "Qu'en pensez-vous ?", "Avez-vous vécu une situation similaire ?", "Quelles sont vos expériences sur ce sujet ?" Ces invitations au dialogue créent de l'engagement authentique, construisent une communauté, et paradoxalement, génèrent plus d'opportunités business que n'importe quel pitch commercial.
La patience est la vertu cardinale du personal branding sur LinkedIn. Construire une audience engagée, établir sa crédibilité, devenir une voix respectée dans son domaine – tout cela prend du temps. Mais c'est précisément cette approche long terme qui différencie les vrais leaders d'influence des vendeurs déguisés.
Conclusion : L'émotion comme clé de la connexion LinkedIn
Le paradoxe des vidéos LinkedIn ratées n'est pas un mystère insoluble. Il révèle simplement que les codes de la communication corporate traditionnelle ne fonctionnent plus dans l'économie de l'attention moderne. Sur LinkedIn, l'authenticité prime sur la perfection, l'émotion sur l'information, la conversation sur la présentation.
Les dirigeants qui réussissent sur LinkedIn sont ceux qui acceptent de descendre de leur piédestal corporate pour engager d'humain à humain. Ils comprennent que leur titre impressionnant est moins important que leur capacité à toucher, inspirer, faire réfléchir. Ils savent que chaque vidéo est une opportunité non pas de vendre, mais de servir leur audience.
Chez eMotion Production, nous accompagnons les dirigeants dans cette transformation. Nous les aidons à trouver leur voix authentique, à raconter leurs histoires avec impact, à créer ces moments de connexion qui transforment des viewers en followers, des followers en ambassadeurs.
Car au final, LinkedIn n'est qu'un amplificateur. Il révèle et magnifie ce que nous sommes vraiment. Si vos vidéos sonnent faux, ce n'est pas LinkedIn le problème. C'est peut-être le signe qu'il est temps de retrouver cette authenticité, cette passion, cette humanité qui vous a mené là où vous êtes aujourd'hui.
La prochaine fois que vous allumerez votre caméra pour enregistrer une vidéo LinkedIn, posez-vous cette simple question : "Est-ce que je parle à des prospects ou est-ce que je partage avec des pairs ?" Dans la réponse à cette question se trouve la clé du succès sur LinkedIn.
Après tout, nous ne sommes pas que des titres et des fonctions. Nous sommes des histoires ambulantes, des émotions en mouvement, des humains en quête de connexion. C'est cela que votre audience attend de voir. C'est cela qui fera la différence.